Accueillir quoi ? Pourquoi ? Et comment ?
De la peur d’accueillir…
J’ai envie de vous partager une expérience personnelle. Il y a un moment je me suis retrouvée dans une impasse…Ces états-là présagent d’un grand changement intérieur. J’étais bloquée sur un nœud dont la résolution passait par une grande introspection et donc une forte libération. Me restait à regarder en moi, à prier pour recevoir de la lumière, de la compréhension et attendre…
La réponse…
… a eu lieu lors d’une réunion avec des amies avec qui nous interrogeions notre vie en profondeur. Je parlais alors de ma difficulté à accueillir pleinement l’instant présent et ma volonté de toujours passer à autre chose dans ma vie quotidienne. Au fur et à mesure que je parlais je prenais conscience de ma résistance à accueillir l’autre tel qu’il est parce que j’ai le désir qu’il soit plus que ce qu’il est… J’avais reçu un cadeau qui ne m’avait pas satisfaite et je prenais conscience que j’étais aussi exigeante avec moi qu’avec les autres ; et que la difficulté à accueillir l’autre tel qu’il est, était aussi la difficulté à m’accueillir moi telle que je suis. Je vivais aussi avec l’impression d’être constamment dans les starting blocks, avec l’envie que tout aille vite, que les choses se passent et se fassent, que je progresse dans ma vie, que je me dépasse…Et que les autres en fassent autant !
Accueillir l’inacceptable…
Accompagnée par mes amies j’ai mis en lumière un mécanisme de défense qui m’avait permis de survivre à l’intolérable. J’ai compris que je n’avais pu, enfant, accueillir la perte de mon père parce que l’accueillir c’était accepter l’inacceptable. Et que je m’étais fermée à la possibilité d’accueillir quoi que ce soit. Je vivais avec la croyance que si j’accueillais une situation quelle qu’elle soit alors cette situation ne changerait jamais, que tout s’arrêterait pour moi à l’instant même de mon acceptation. Ce jour-là j’ai ressenti avec une force incroyable que j’avais « choisi » de ne pas accueillir pour survivre. Je compris dans la foulée que si je courais dans ma vie depuis si longtemps c’était pour fuir cet état d’accueil qui me faisait si peur et qui signifiait que tout s’arrêterait. Et que je risquais de tomber sur des émotions que je ne me croyais pas capable de supporter. J’avais préféré le contrôle de ma vie au lâcher-prise sur les évènements de la vie. Je croyais avoir « dépassé » cette étape et pourtant la profondeur de ce que j’ai vécu ce jour-là m’a montré à voir tout le chemin de ma croyance, dans quoi elle avait pris racine et jusqu’où elle m’avait emmenée. Accueillir cette découverte et ce qu’elle disait de moi fut la première étape du changement et de la sortie de l’impasse..
La gratitude…
J’eus un grand moment de gratitude pour ma découverte intérieure… Et ce faisant je continuais de visiter ce que cette croyance avait déclenché : j’avais du mal à remercier ! Il m’était aussi difficile de remercier que d’accepter. Ressentir de la gratitude était compliqué parce que c’est comme si je m’adressais à l’univers pour dire que je n’avais plus besoin de lui.. Remercier comme on remercie quelqu’un qu’on licencie !! J’avais peur de ne plus recevoir…Alors je me coupais de ce sentiment de gratitude, je me fermais au merci par peur…de ne plus recevoir.. Remercier c’était renoncer à recevoir plus…
Accueillir. Accepter. Remercier…
… A l’expérience de soi et du chemin.
Aujourd’hui j’apprends sur ce chemin d’accueil à m’accueillir telle que je suis et accueillir ce que je ressens. En profondeur et en vérité. Et j’apprends du même coup à accueillir l’autre tel qu’il est parce qu’aujourd’hui je sais qu’accueillir n’est pas renoncer. Renoncer au changement, à l’évolution, aux envies qui passent. Accueillir c’est comprendre ce qui se passe dans l’instant et prendre le temps de le respirer. De se respirer. Et prendre conscience que le chemin est l’accueil. L’accueil est le chemin. Quelque soit le chemin…
Nous sommes parfaits tels que nous sommes.
Il n’y a pas à vouloir accueillir l’autre ou la vie de manière inconditionnelle. Il n’y a pas à se forcer, à vouloir absolument y arriver, à faire l’effort de réussir… Il y a à accueillir nos tentatives, nos essais, nos erreurs qui n’en sont pas. Il n’y a pas de jugements à avoir avec soi-même. Il y a une conscience à mettre et un chemin à pratiquer. Nous sommes parfaits, parce que nous sommes tel que nous sommes et que nous nous sommes emmenés jusqu’ici avec toutes nos capacités d’être humain. Avec tout le meilleur de nous mêmes. Forcément. Inévitablement. Nous sommes parfaitement imparfaits. Ce n’est pas de nous changer qui fera de nous des êtres meilleurs, plus forts, plus grands, plus heureux aussi.
C’est notre capacité à nous aimer tels que nous sommes.
A accueillir en nous toute notre histoire, nos imperfections, nos doutes, nos erreurs, nos tâtonnements avec le plus d’amour possible et si nous n’y arrivons pas ce n’est pas grave. Parce que nous faisons forcément du mieux que nous pouvons là où nous sommes avec ce que nous vivons. Et que le sens de la vie n’est peut être pas à chercher ailleurs que dans le sourire intérieur qui nous relie à l’amour inconditionnel de notre condition humaine.
Et vous ?
Avez-vous vécu des situations inacceptables ? Vous êtes-vous déjà senti coincé entre « l’obligation » d’accueillir et l’impossibilité d’accepter ? Avez-vous mis en place un système de « survie » qui vous empêche de souffrir en refusant de voir la réalité telle qu’elle est parce que trop douloureuse ou trop dérangeante pour votre système de pensées ? Vous sentez-vous parfois bloqué dans votre cœur ou votre corps par des émotions qui vous empêchent d’accueillir la vie telle qu’elle se présente ? Vous donnez vous l’autorisation d’accueillir toutes vos émotions telles qu’elles sont ? Vos envies telles qu’elles sont ? Vos rêves tels qu’ils sont ? Vous, tel que vous êtes ?
Expérimentez l’accueil…
Aujourd’hui, maintenant , faites l’expérience d’accueillir ce que vous ressentez sans d’autre besoin, sans d’autre but que celui d’accueillir. Faites l’expérience de vous arrêter juste quelques secondes pour regarder en vous, pour faire ce retournement. Juste pour voir et sentir ce qui se passe au dedans. Sans aucun jugement sur ce qui vous vient comme sensation, image, idée ou pensée. Chaque jour faites l’expérience de cet arrêt, de cette respiration consciente sur ce qui vous vient de l’intérieur. Sans projet. Sans attente. Juste une pause pour vous respirer vous même. Écoutez. Accueillez. Laissez-vous inspirer. Et laissez-vous expirer.
Je m’inspire. Je m’expire. Je m’inspire…
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2 réponses
Merci pour ce texte..avec lequel je suis tout à fait d’accord… c’est justement également une expérience similaire.. en atelier récemment j’ai fait cette découverte: être dans la lenteur, la joie de la lenteur, de mon rythme, de la respiration…pour accueillir, et vivre mon unité! et j’ai du ma à le mettre en pratique au quotidien.. votre texte me le rappelle.. merci 🙂
Merci Scarlatti, je suis ravie de contribuer à vos retrouvailles avec vous-même dans votre rythme intérieur..À bientôt